Aristote, dans le troisième livre de son « Traité de l’âme », a décrit 5 sens (la vision, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat). Il n’a pas décrit la thermoception car à son époque les sensations de chaleur et le froid étaient assimilées au sens du toucher.
Caroline Traube, psycho-acousticienne, précise dans un article que nous possédons cette capacité de détecter et d’évaluer la chaleur et le froid grâce à des récepteurs cutanés spécialisés appelés thermorécepteurs 1. Ces récepteurs sont constitués de terminaisons nerveuses libres dans l’épiderme et le derme. La main humaine contient de 1 à 5 points sensibles au froid et 0,4 point au chaud par cm2 . La peau du visage contient 16 à 19 points sensibles au froid par cm2 (H.Hensel 1976).
Nous avons sous la peau des capteurs différents pour chaque sensation liée à une fonction: ceux pour le froid, ceux pour le chaud, ceux pour la pression, ceux pour la douleur et enfin ceux pour le toucher.
• « De nombreuses données cliniques et expérimentales suggèrent l'existence de liens importants entre thermoception et nociception. « 2
Le neurologue Pascal Alfonsi précise que si nous mettons une grille thermique sur la peau, des récepteurs de chaleurs et de douleurs s’activent. Notre corps cherche à se stabiliser (homéostasie), les systèmes thermoceptifs et nociceptifs interagissent. Suite à une expérience, il a pu observer que l’apparition de la chaleur précédait systématiquement celle de la douleur, et que l’intensité de la chaleur augmentait progressivement jusqu’à l’apparition de la douleur. « Par ses résultat, il tend « à confirmer que la douleur a une dimension homéostasique ».
La glace poilue est un projet à l’étude. Elle renvoie à l’idée que nos sens sont étroitement liés. Ici il y a un équilibre fragile entre l’attraction et la répulsion. Les poils donnent une sensation de chaleur, la glace celle du froid qui peut atteindre la douleur. Les poils font référence à nos poils qui se dressent pour augmenter la t° de notre corps.